PRESENTATION
Sculpteur pluridisciplinaire, la démarche créative est à mes yeux une valeur de l’existence. Le moindre geste est un écho, une posture, un rapport. Il y a là un espace d’échanges où la présence est comprise entre le réel et l’imaginaire. C’est une fusion perpétuelle, par instant, des apparitions illuminent, inspirent, nous transforment.
Apprivoiser le flash dans mes recherches, c’est d’abord graver la fulguration (écriture, dessin, photographie), ensuite durcir la vision, sculpter. Le vecteur principal de mon attention est l’objet courant. Il est une existence sophistiquée des représentations de notre espèce. Son pouvoir symbolique semble détenteur d’un code.
La question réclame la recréation stricte du sujet apparu à l’esprit, la recomposition lente et naturelle de la genèse des formes et de leurs attributs. Malgré que la conscience opère, elle ne possède pas les entièretés.
Mais la sculpture, en espace-temps consacré, distingue le perçu de l'être, livre la magie émise par le monde.
Les œuvres sont des objets qui auraient atteint le paroxysme de leur état. Ils seraient sur le point d’exprimer une unité de propos et d’exalter un aspect paradoxal de notre époque. Ils peuvent prendre la forme d’objets tabous ou envahissants. Ce sont des symboles atypiques, idéalement des totems contemporains.
L’existence est aussi la découverte de ses propres conditions. La philosophie. Mon énergie est en investigation totale avec l’âme comme partie du Tout. Une interrogation sur les mœurs muettes et les mouvements collectifs où se dévoile, je l’espère, la prévalence d’un regard universel.
L’histoire, ici, n’est pas d’ordre mental, elle s’impose comme actes des choses sur la chose. Il s’agit de révélations qui sont les chapitres d’une vie, peut-être ma vie, et de son temps partagé avec le contemporain.
FORMATION
C’est dans l’atelier de design industriel à l'Ecole de la Cambre que j’étudie les objets. La discipline m’attire pour sa faculté à conjuguer les verbes désirer, désigner et dessiner au présent. C’est un reflet de l’humanité, on y voit les vertus, amour, philosophie et création face à l’innocence de la nouveauté et la menace du vice. Perçus dans leur globalité, les objets sont la cristallisation de l’imaginaire collectif dans le réel. Une grande question m’anime : Les aspects du monde matériel seraient-ils témoins de vérités qui nous dépassent ?
En 2007, mon mémoire de fin d’études s’intitule « L’idée sacrée en mémoire du totem ». Petit manifeste axiomatique, il traite du caractère ambivalent de l’être humain, entre capacité psychique et motrice, face à la nature des idées : celles-ci sont-elles libres et autonomes, ou fruits de la sensibilité et la conscience humaine ?
Le travail met en évidence le processus par lequel la pensée synthétise une idée et la matérialise à travers le geste pour la transformer notamment en objet. Ensuite, la façon dont cet objet, par sa simple présence, est réintégré à l’esprit via nos sens et rejaillit ensuite en désir dans la tête ou en nouvel objet dans le réel… Ce cycle laisse apparaître une dynamique évolutive de notre espace physique et cognitif. Le sujet ne me quitte plus.
"Les Chaises Immaculées"
Acier non traité sur gazon.
Installation de 243 pièces.
Ecole Nationale des Arts Visuels de la Cambre.
2007